« Autrement dit, même si notre laboratoire de prévention se déploie au sein des établissements scolaires, nous avons pu observer que les jeunes ayant des structures psychiques affaiblies et qui jouent le rôle aussi bien du harceleur que du harcelé, soumis comme ils sont à un groupe qui les empêche de réfléchir ou de choisir, peuvent, si tant est qu'ils parviennent à quitter la position hypnotique souvent exigée par le groupe, reproduire ces comportements dans d'autres milieux.
Sur les réseaux sociaux, la situation est plus complexe, peut-être parce que l'on ne dispose pas encore d'une réglementation, d'un cadre légal nécessaire pour protéger les jeunes.
De plus, en travaillant sur la position des enfants vis-à-vis des réseaux sociaux lors des ateliers, nous avons constaté une évolution qui va de l'énonciation de phrases telles que « Moi, sur les réseaux, pour me protéger, je dis que j'ai 70 ans », au prononcement concernant des outils de prévention tels que, «Moi, je ne parle pas avec cette personne car j'ai l'impres- sion qu'elle veut autre chose de moi » ou « Je peux dire que les gens dans ce groupe ne veulent pas être mes copains, ils veulent juste traîner avec moi pour me manipuler. »
La prévention en acte rend les jeunes plus forts, leur donne la capacité de se prononcer face à un autre, de lui interdire de se servir d'eux tels des objets.
Il se produit ainsi une onde d'expansion qui se répand sur d'autres domaines. Autrement dit, le noyau de notre dé- marche est l'école, auprès des enseignants, des personnels de direction et des éducateurs formés à l'écoute des jeunes. Mais c'est aussi le contexte familial, avec des parents qui cessent d'avoir peur d'entendre ce que leurs enfants ont à leur dire. »
Conférence de l'École Internationale Méthode Monica Toscano Prevention in Act®
Violence à l’école -Violence sur les réseaux
Comment accompagner les jeunes lorsque le risque frappe à leur porte avec intensité ?